N'ayons pas la langue en glaise...
Si je vous parle d'une langue qui, pour conjuguer un verbe à tous les temps, n'utilise au grand maximum que huit formes différentes, là où le français peut monter jusqu'à trente-sept (ressortez votre Bescherelle à la page du verbe aller pour vous en rendre compte par vous-même), à laquelle pensez-vous ? Si vous n'avez pas encore trouvé, j'ajouterai deux indices :
- ses adjectifs sont invariables et (sauf rares exceptions) placés devant le nom qu'ils qualifient : un grand homme est-il forcément un homme grand ?
- ses noms communs (là encore, sauf rares exceptions) n'ont pas de genre et ne se déclinent pas après tout, pourquoi une voiture est-elle plus féminine qu'un scooter, et pourquoi un livre est-il masculin alors qu'il est constitué de feuilles, d'une reliure et d'une couverture, toutes féminines ?
Avez-vous trouvé ? Cette langue, c'est... l'anglais ! Le but de cette petite bafouille, sans prétention et pas exhaustive du tout, n'est pas de démontrer que l'anglais est une langue facile (dans un autre article, je parlerai de quelques-unes des très nombreuses joyeusetés de cette langue), mais de montrer qu'il est inutile, spécialité française s'il en est, de s'en faire une montagne et de déclarer forfait avant même d'avoir commencé. Surout qu'au final, il nous est rarement demandé à nous, Francophones, de lire Shakespeare dans le texte avec l'accent de la BBC, mais de guider aussi efficacement que possible le touriste étranger égaré, ce qui, vous en conviendrez, n'a pas grand chose à voir.